Vivre !

Il y a un moment de ça j’avais pris comme engagement de publier ici un billet chaque dimanche, intitulé Mon journal de gratitudes. J’y racontais mes ressentis de la semaine écoulée et j’y exprimais avec plaisir ma gratitude pour les petits et les grands bonheurs vécus durant les 7 derniers jours. C’est un rendez-vous que j’aimais beaucoup et que j’ai tenu environ 3 mois. Puis j’ai abandonné. Et alors que je termine d’écrire cette phrase, une voix de poissonnière s’élève dans ma tête et me balance : « Comme d’habitude ma cocotte, est-ce que tu as déjà tenu un projet sur la longueur ? »

La première réponse qui me vient est NON. Un gros NON caverneux.

Et cette voix de vieille rombière m’en rappelle d’autres, bien réelles, qui viennent confirmer ses dires : « Encore une de tes lubies , t’en as pas marre de tout commencer et rien terminer , oh mais quelle girouette , t’as de ces idées toi …. » 

C’est à ce moment là que je commence à faire intérieurement la liste de tous mes échecs. Cette formation que je n’ai jamais validée, cette association que j’ai quittée, cette exposition que je n’ai pas valorisée. Et je sors de mes pensées 20 minutes plus tard, déprimée, avec une piètre opinion de moi-même, à culpabiliser d’être si idiote, si nulle, si instable. 

Je voulais juste écrire un petit billet sympa pour dire que j’ai l’intention de reprendre mon journal dominical et je me retrouve à chialer sur ma misérable existence. Comment est-ce possible ? 

En y réfléchissant cette voix s’exprime souvent. Bien trop souvent à mon avis. Si souvent que je l’ai personnifiée. Elle s’appelle Edith, car elle me fait penser à l’esthéticienne des chroniques de Guillaume Meurice, et elle ressemble vaguement à la Nounou d’enfer. Oui Edith est casse-bonbons mais Edith est sexy. Quitte à cohabiter avec des gens dans ma tête autant qu’ils soient plaisants. 

Et voilà que mon Edith à moi a un truc à ajouter : « Mais heureusement que je suis là, sinon tu ferais un paquet de conneries et t’aurais bien l’air con ma cocotte !« . Effectivement oser se lancer dans un nouveau projet m’expose au regard des autres. Et avoir l’air con, infamie suprême des adolescents des années 90, serait vraiment difficile à vivre. Mieux vaut l’écouter Edith, elle a sûrement raison. 

N’empêche que moi des idées j’en ai plein. Évidemment il doit y en avoir des très nulles. Mais je sais au fond de moi qu’il y en a aussi quelques unes de très bonnes. Si j’osais je vous dirais qu’il y en a même une ou deux qui sont carrément géniales. Mais Edith n’est pas de cet avis et me rappelle qu’un peu d’humilité ne me ferait pas de mal : « Non mais pour qui tu te prends ma cocotte ?!« 

À ce moment de mon billet je ne sais plus où je voulais en venir. Cette chieuse de poissonnière me braille dans les oreilles (et depuis l’intérieur c’est juste insupportable) qu’il ne faut absolument pas que je publie ce torchon, que les gens vont me prendre pour une folle et que (décidément Edith est So 90’s) je vais passer pour une nazebroke. Et voilà, je flippe ! 

Mais de quoi ai-je peur ? De m’engager virtuellement à un rendez-vous hebdomadaire et de ne pas m’y tenir ? Qui va m’en blâmer sinon moi-même ? 

Et cette peur de ne pas honorer la promesse que je me suis faite ne cache-t-elle pas plutôt un profond désir ? Celui de pouvoir me faire confiance, d’être fiable envers moi-même, de pouvoir compter sur mes propres ressources ? Car sinon pourquoi toujours me lancer ce même défi de la régularité ? Et si au final j’y arrivais ? Si je faisais fermer son clapet à Edith ? Bordel comme ce serait jouissif ! 

Je me rends compte que cette peur qui me taraude, et beaucoup d’autres, peuvent être de formidables sources d’inspiration si on sait voir le désir qui se cache derrière. 

Si j’écris à ce sujet aujourd’hui c’est que j’ai travaillé dernièrement sur l’auto-sabotage. Edith est mon monstre saboteur, cette voix qui nous empêche d’être nous-mêmes et qui personnellement me pourrie la vie. La nommer, lui donner corps, la moquer et la dénigrer en public lui enlève de son pouvoir. Je ne veux plus être guider par mes peurs. Si je prends un engagement aujourd’hui, ce n’est pas de tenir un journal à heure fixe mais de rester focus, constante, dans mon désir à déconstruire ce qui m’empêche d’être authentique et honnête envers moi-même et par ricochet envers les autres.

J’ai également appris que ces peurs naissent dans notre enfance, qu’elles sont la face immergées de blessures dont nous n’avons plus ou peu conscience et qui nous poursuivent toute notre vie. Elles nous ont été infligées par nos proches, par des circonstances difficiles ou des événements douloureux. Elles sont inévitables si on n’y prête pas garde. Ça pourrait être triste, ça pourrait nous rendre aigris si nous n’avions pas de moyens d’y remédier. Mais réjouissez vous il est possible de guérir, de s’affranchir de ses peurs. C’est un chemin qui vaut la peine d’être emprunté et qui, s’il bénéficie à celui qui s’y aventure, rayonne également sur tout son entourage. 

Et ces idées géniales ? Je vous assure que je travaille fort, avec mon coeur, pour leurs donner vie. En l’écrivant ici je m’engage un petit peu plus vers leur réalisation. Ça me fait toujours un peu peur je dois avouer, mais tellement moins maintenant qu’Edith a été démasquée :)

Mon Journal de Gratitude #9

C’est un phénomène étrange l’écriture. Lorsque je rédige un billet, je l’oublie presque systématiquement dans les heures qui suivent. Je ne me souvenais plus par exemple que j’avais parlé des fantômes dans mon dernier Journal de Gratitude et je les ai quasiment découvert en le relisant ce matin. J’ai souvent besoin de relire mes billets pour savoir où j’en suis. Peut-être que ça n’arrive qu’à moi d’oublier ce que j’écris. Et c’est la même chose avec les films que je regarde. J’en ai vu certains à plusieurs reprises en ayant l’impression de les redécouvrir à chaque fois. Seuls les livres imprègnent ma mémoire. Sûrement parce que la lecture appelle l’imagination et oblige à ressentir bien plus intensément les histoires. Les films sont du prémâché, ils donnent des sensations bien sûr, appelle à réfléchir ou à s’indigner mais sans aucune mesure avec la lecture. Du moins de mon point de vue. Heureusement je ne perds encore pas la tête et hormis mes écrits et les films, mes souvenirs sont intacts. Des plus jolis aux plus durs. Et à la veille d’un grand changement de vie, je m’applique à en fabriquer des milliers à mes lionnes, qu’elles emportent avec elles un petit bout d’ici et de ceux qui l’habitent.

Je réfléchis donc à mon neuvième Journal de Gratitude. Je crois que c’est un record d’assiduité, moi qui ai du mal à tenir un engagement sur le long terme. C’est une première raison d’être reconnaissante, envers moi-même en toute humilité. La seconde raison est la disparition des fantômes. Ils sont repartis comme ils sont venus, emportant avec eux les angoisses, les maux du ventre et la nappe de brouillard, laissant apparaitre le ciel bleu qui est toujours là finalement même si parfois on l’oublie, comme les films qu’on regarde ou ce qu’on écrit …

En me retournant sur cette semaine écoulée je ne peux donc qu’être reconnaissante et établir la liste (toujours non exhaustive) de ce pourquoi j’éprouve de la gratitude :

– la fiesta de petite soeur-soeur qui devient grande et qui m’a permis de (re)voir pleins de gens chouettes.
– la kermesse de l’école de p’tite lionne pour les mêmes raisons.
– ce week-end entre deux maisons qui laissera de merveilleuses empreintes dans nos mémoires.
– la confiance qu’on me témoigne sur des projets plus qu’enthousiasmants.
– ces gens chouettes du monde des blogs, leurs petits coeurs et leurs commentaires.
– les interminables discussions qui vont du sens de la vie à comment utiliser la ricotta en cuisine.
– et les ‘je t’aime’ en pagaille de mes essentielles.

Ce sera bref pour cette fois, j’ai un bouquin à terminer avant le blues du dimanche soir. Très belle soirée et prenez soin de vous <3

Mon Journal de Gratitude #8

Parfois il est difficile de trouver du positif quand on se retourne sur la semaine écoulée. Il y a bien entendu une multitudes de choses pour lesquelles je serai éternellement reconnaissante, semaine après semaine : avoir des enfants en bonne santé, de quoi nous loger et nous nourrir, des gens autour de moi que j’aime et qui m’aiment aussi. Et rien que pour tout cela je devrais déborder de gratitude. Ce n’est malheureusement pas si simple. En commençant ce rituel du Journal hebdomadaire il y a 2 mois déjà, parallèlement à la méditation et à la pensée positive, je pensais tenir la solution à mes coups de blues. Ça non plus ce n’est pas si simple. Vivre dans le présent sans avoir la nostalgie du passé ou l’inquiétude du futur n’est pas toujours possible, loin s’en faut. Et cette dernière semaine les fantômes d’un temps qui n’existe plus sont revenus me hanter. J’ai beau souffler fort sur leurs draps translucides rien n’y fait. Ils s’agrippent les salauds.

Et voilà qu’aujourd’hui c’est dimanche et que j’ai ce rendez-vous avec la gratitude. Mince ça ne va pas être aussi facile que ces derniers mois où j’étais en Bisounours Time Baby. Alors j’ai pris le temps, je me suis posé au soleil et j’ai laissé les fantômes venir squatter mes accoudoirs. D’abord ils n’ont rien dit, se contentant de se balancer lentement, en rythme. Ils sont plusieurs, trop, je ne sais pas exactement combien tant ils se fondent les uns dans les autres. Ils ne me font plus peur, je les connais bien maintenant même si jamais ils n’ont été si proches. J’ai chuchoté « qu’est ce que vous faites là ? ». Ils ont sursauté. Au moins ils m’entendent. J’ai demandé « pourquoi vous revenez encore ? ». L’un deux a répondu « la porte est entrouverte ». Un autre a enchérit « tu nous a appelé ». Bien sûr que non. Je n’ai appelé personne. Un troisième a continué « pas avec des mots ». Alors comment ? « Les murmures de l’intérieur ». Purée ces salopards peuvent lire dans ma tête, dans mon coeur et peut-être même dans mon ventre qui déconne. Ils savent. J’ai tenté de comprendre comment me débarrasser d’eux mais aucun n’a voulu m’expliquer. J’ai allumé mon fauteuil et j’ai roulé vite pour les faire tomber. C’est inutile. Ils sont toujours là. Ils ne partiront pas. L’un deux a même posé sa tête sur mon épaule. Fichtre !

Je comprends que je ne peux rien y faire aujourd’hui et peut-être que demain non plus. Je comprends qu’être reconnaissante ce ne doit pas toujours être pour des choses positives mais aussi pour des moments plus obscures où il faut accepter de côtoyer les fantômes. Si j’ai de la gratitude aujourd’hui c’est envers ce nouveau moi qui ose discuter avec ses démons. Souffler fort ne sert à rien. Rouler vite ne sert à rien. Ils seront là demain. Et le jour d’après. Et le suivant sans doute. Ils seront là toujours parce que j’aime ce qu’ils représentent.

Mais rassurez-vous je vais bien. Vraiment. Et écrire comme d’habitude me permet de me sentir mieux et de pouvoir tout de même être reconnaissante pour cette semaine écoulée. Pas de détails cette fois ci mais un sentiment que tout n’est pas perdu. Bien au contraire.

Je vous souhaite une merveilleuse semaine. Prenez soin de vous.

Mon Journal de Gratitude #5

findejournéeAu rythme de la playlist « Fin de journée » le week-end touche à sa fin et déjà il faut organiser la semaine qui arrive. Si ces derniers temps ont été plutôt calmes en terme d’activités, les jours qui viennent sont bien remplis et promettent de vivre de délicieux moments. En attendant il faut vérifier que tout est bien calé, qu’il y aura une accompagnante présente lors de mes déplacements pour les filles, que les plannings sont bons, que les repas sont prévus, et que dans tout ça je n’ai pas oublié d’avoir quelqu’un pour me lever chaque matin et me coucher chaque soir. S’il est vrai que les femmes en général ont une « charge mentale » importante, je vous laisse imaginer l’état de mon cerveau, quand je dois m’organiser pour que tout roule sans que je ne puisse agir physiquement sur rien. Un petit caillou dans l’engrenage et c’est la catastrophe. Heureusement ma petite équipe d’accompagnantes est soudée et je peux compter sur l’une pour remplacer l’autre au pied levé. Je n’ai encore pas passé une nuit dans mon fauteuil, tout va bien. Toutefois j’avoue qu’au bout de trois ans de ce rythme je suis fatiguée et mon changement de vie qui s’annonce me rassure quant au risque imminent de l’explosion de mes neurones. Je crois qu’eux et moi sommes sauvés, je vous en parlerai très vite !

La fin du week-end sonne également l’heure de mon nouveau rituel. Je prends vraiment goût à rédiger ce petit billet de fin de semaine et bien que l’inspiration m’ait fait défaut ces derniers temps, me voilà loquace quand il s’agit d’être reconnaissante et faire preuve de gratitude. Mais avant de dresser la liste de mes kiffes de la semaine écoulée je ne résiste pas à vous montrer mes dernières boites qui me font toujours autant plaisir :-)

 

Cette semaine je suis donc reconnaissante pour :

– l’entretien avec C. et la découverte de son sujet de mémoire qui m’inspire au plus haut point. J’espère pouvoir vous en reparler s’il est accepté. `

– avoir passé un après-midi avec M. et ses deux garçons. Entre guerrières on se comprend et ça fait un bien fou.

– réussir à renouer doucement le lien avec mon homard. Je suis heureuse qu’il n’ait pas été totalement rompu comme je le pensais.

– cette jolie journée en famille à jouer et papoter.

– ce week-end, pas très simple, pas très fun mais durant lequel les je t’aime et les câlins l’emportent sur le reste. Et c’est le plus important.

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Je vous souhaite une belle soirée et une merveilleuse semaine. Prenez soin de vous <3

Mon Journal de Gratitude #2

Mon premier Journal de Gratitude date d’à peine une semaine et j’ai l’impression d’en ressentir déjà les effets. Il faut dire que j’ai également noté chaque soir quelques petites choses pour lesquelles je suis reconnaissante et je m’aperçois qu’il y en a bien plus que ce que j’imaginais en commençant cet exercice. Il y a mille et une raison de se réjouir si on sait ouvrir ses yeux, ses oreilles et son cœur. Voici donc ma petite liste de la semaine écoulée.

Je suis reconnaissante pour :

– le sourire de cette grand-mère dans la cour de sa maison qui illuminait son magnifique visage en partant pour Dijon mardi matin.

– le déjeuner au soleil improvisé avec mes collègues bénévoles.

– les échanges avec les stagiaires ADVF à Vesoul et les pâtisseries préparées pour l’occasion (avec une mention pour la délicieuse tarte au citron).

– ce week-end d’anniversaire un peu spécial ponctué de jolis messages et d’une journée en famille agréable.

– le retour de mes amours après une semaine chez leur papa en Alsace ❤️

Mission accomplie pour ce second Journal de Gratitude qui met un point final à une magnifique semaine ensoleillée. Demain on reprend le chemin de l’école pour une dernière ligne droite jusqu’au grandes vacances. Belle nuit à vous 🌙⭐️

Mon Journal de Gratitude #1

Enfin je m’y mets ! Voilà un moment déjà que je pense à tenir un journal de gratitude. Pour moi d’abord. Être reconnaissante chaque jour et le noter. Cela peut être une parole, un geste, une sensation, une rencontre, un événement. C’est un premier pas vers une approche plus positive de mon quotidien pour commencer et de toute mon existence ensuite. Je reproche souvent à mes proches d’être râleurs et négatifs mais je crois que je suis moi aussi souvent dans cet état d’esprit. Et puis le fait de ne pas pouvoir écrire pour de vrai, avec un stylo et sur un cahier, m’empêchait de m’y atteler. Quoi que non je dois être honnête je m’en empêchait toute seule. Me décider à commencer ce  journal signifie donc également accepter de le faire sur mon ordinateur ou mon téléphone et renoncer à avoir un joli journal de gratitude papier. C’est aussi un petit pas vers l’acceptation de mon handicap. J’aime comme tout se mêle, s’imbrique et me permet d’avancer.

Voici donc la première fournée publique hebdomadaire qui aura lieu chaque dimanche. (J’en ferai une privée chaque jour et je vous dirai si j’arrive à m’y tenir et ce que cela m’apporte).

1 Cette jolie journée de shopping avec mes girls

2 L’avancée significative de mon projet déménagement

3 Les journées ensoleillées qui font du bien au corps et au coeur

Bon pour une première fois ce n’est pas très foisonnant mais c’est ce qui me vient quand je pense à la semaine écoulée. Un peu d’entrainement et je serai intarissable. Très belle soirée à vous toutes et tous.