Et que ne durent que les moments doux …

J’ai presque terminé le roman de Virginie Grimaldi joliment titré : Et que ne dure que les moment doux. Je l’ai lu en grande partie au parc à côté de chez moi où j’essaie de passer un moment chaque jour. Souvent je n’arrive pas à lire, absorbée par ce qui se passe autour de moi. Il y aurait aussi matière à écrire un roman sur ce parc et ses habitants, les humains comme les animaux. Ce n’est pas la vraie nature mais en clignant des yeux et en mettant des écouteurs on s’y croirait presque !

À chaque fois que je pose mes yeux sur la jolie couverture rose du format Livre de poche de ce bouquin, j’ai envie de chantonner Osez Joséphine de Bashung. Mais je vais vous épargner mes vocalises même s’il est plus qu’urgent que la pluie tombe.

J’aime Virginie Grimaldi pour sa simplicité. Je suis abonnée à ses réseaux et souvent je lis ses publications comme je le ferais avec celles d’une bonne copine. Je souris à ses posts légers. Je suis émue par ses confidences plus intimes. J’ai attendu avec impatience les lettres quotidiennes à sa grand-mère durant le premier confinement. Je pense que je l’aime pour son authenticité. Elle ne met pas de filtres, sur ses photos comme sur ses mots. Elle est vraie.

Ce roman c’est l’histoire de deux femmes mais surtout de deux mères. L’une est une jeune maman qui vient de mettre au monde un bébé prématuré arrivé trop petit. L’autre est une femme mûre qui contemple le vide laissé par sa fille et son fils devenu trop grands. Elles sont toutes les deux séparées de leurs enfants par la force de la vie et en crèvent. Heureusement, les histoires de Virginie Grimaldi s’arrangent toujours à la fin. Je ne suis pas inquiète pour Lili et Élise, elles devraient plutôt bien s’en sortir.

Moi je suis une mère de la terre du milieu. Je n’ai plus de petits et pas encore de grands. Je suis à mi-chemin. Mes ados sont encore sous nos ailes. Ils sont partis il y a 3 jours avec leur père en vacances. Pas pour très longtemps. Et comme à chaque fois que nous nous séparons, j’ai stressé et j’ai été infecte les heures précédent le départ. C’est plus fort que moi. Je leur ai demandé vingt choses à la fois alors que bordel il ne faut pas mélanger tous les rôles. J’ai hurlé que ce n’était pas possible de me laisser des chambres dans cet état alors que bordel les adolescents ont besoin de gérer seuls leur univers. J’ai râlé devant le tas de linge à laver à la dernière minute alors que bordel j’ai fait tourner 3 machines hier. Je les ai envoyé en les maudissant chercher des chaussettes chez H&M alors que bordel j’en achète dix paires tous les mois et que (re)bordel faut vraiment arrêter d’aller dans ce magasin ! 

Un quart d’heure avant leur départ, consciente de mon attitude déplorable, j’ai proposé un câlin collectif parce que quand même on ne va pas se voir pendant plusieurs jours. Si N°2, pa rancunière pour un sou, n’y a vu aucune objection et m’a serrée fort dans ses petits bras, N°1 a ricané en me balançant un missile bien mérité je dois l’avouer. Fallait quand même pas que j’espère un rapprochement après lui avoir crié dessus toute la journée. Ça s’est terminé avec un ouais c’est ça aller ciao bisous lancé depuis l’ascenseur, qui a anéanti mon ultime et pathétique tentative que j’ose à peine écrire : t’auras bien l’air con si je meurs avant que tu ne reviennes, tu t’en voudras toute ta vie de ne pas m’avoir fait un vrai câlin !

C’est le même cinéma à chaque fois que mes Vies partent chez leur père, que ce soit dans le cadre de la garde alternée ou pour les vacances. Pourtant, même lorsque ce n’est pas ma semaine, mes enfants viennent chez moi tous les midis. Ils échappent ainsi à la cantine et ça m’évite de faire venir une auxiliaire de vie pour le déjeuné. Un deal qui me permet de les voir presque tous les jours sans passer pour une mère étouffante. Cela ne m’empêche pas de les soûler un dimanche sur deux, à coups de bêtises comme j’ai l’impression d’être un compte bancaire et autres si ça continue vous allez rester tout le temps chez votre père ! Dans ces moments là je ne me reconnais pas. Je suis en furie, ils m’énervent, rien ne va et je remets tout en question. Bree Van De Kamp sort de ce corps ! À peine dix minutes après qu’ils soient partis, je leur envoie un texto pour m’excuser, texto auquel ils répondent systématiquement que ce n’est pas grave et qu’ils m’aiment quand même. Je suis certaine qu’ils l’écrivent en avance tellement je suis prévisible. Bien sûr je me persuade que je ferai mieux la prochaine fois et inlassablement je recommence mon cirque. Je n’ose même pas imaginer mon état le jour où ils partiront définitivement … 

Ce qui me console c’est que je m’en rends compte et que j’essaye de m’améliorer. Les dimanches où leur père les récupère en fin de journées sont plus zen et je me réjouis de retrouver ma chère et douce solitude. Quand ils étaient encore petits je me moquais gentiment des mères qui souffraient du « nid vide ». Je pensais être soulagée de ne plus les avoir à la maison, heureuse de retrouver ma liberté. J’ai compris ma bêtise le premier weekend où ils sont partis chez leur père après le divorce. Et les vacances qui on suivi. Et toutes nos séparations depuis.

J’espère que le fait d’avoir posé ici cette histoire de maman va me permettre de changer ce vilain comportement. J’ai appris dernièrement que les histoires n’existent pas tant qu’elles ne sont pas racontées, à l’écrit ou à l’oral. Et si elles n’existent pas elles ne peuvent pas être réparées. J’ai sorti ma caisse à outils. Y a plus qu’à !!!

Lorsque la vie s’égraine …

Je suis impatiente de fêter Noël.

J’avais du mal à décorer mon sapin ces dernières années et voila que j’ai installé un mignon petit Nordmann ce weekend alors que novembre n’est même pas terminé. Croisons les doigts pour qu’il lui reste quelques épines au réveillon. J’aurais vraiment aimé en trouver un en pot et l’offrir ensuite à un habitant du quartier qui en aurait pris soin pour le reste de sa vie sapinesque. Mais j’ai dû agir dans l’urgence, profiter de la présence de mon père pour décorer la maison, seul être humain sur cette terre à avoir la patience nécessaire pour répondre à mes exigences.

À ma décharge j’ai supporté de nombreuses années des sapins moches, décorés par mes enfants. Ne faites pas les offusqué.e.s, on sait très bien vous et moi que la plupart des parents réajustent la position des guirlandes et cachent les décos fabriquées en maternelle à l’arrière du sapin. Sauf que moi je peux pas. Une fois posée je suis obligée de faire avec une composition affreuse et ce jusqu’à la fin des fêtes. J’ai bien tenté quelques objections mais les enfants, comme leur père en son temps, n’étaient pas motivés à changer quoi que ce soit, invoquant l’esprit de famille et autres bêtises bien pratiques et impossible à contourner sans passer pour une mauvaise mère !

Mais ça c’était avant. Dimanche j’ai proposé à tout le monde de participer en espérant que ce « tout le monde » refuse. Allélujah ils se sont tous barrés en prétextant que mon autoritarisme était insupportable, que si c’était pour tout défaire après c’était pas la peine tout en plaignant Papi pour ce qu’il allait subir, le pauvre. J’ai fait semblant d’être choquée deux minutes avant de sortir mes boites et mes caisses de décoration, surexcitée de redécouvrir les jolis trésors rangés l’an passé. Bref j’ai décoré mon, sapin.

Tout ça pour vous dire que cette année j’ai envie de compter les jours avant noël en les égrainant (j’adore ce verbe) ici avec une publication quotidienne. Et je commence avec celle-ci à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre le Sida. Parce que l’association AIDES nous rappelle que « 1 français-e sur 4 serait gêné-e de travailler avec une personne séropositive. Ce chiffre alarmant démontre une sérophobie latente dans le monde du travail, mais pas que. Les préjugés sur le VIH persistent et impactent directement la vie professionnelle, personnelle et le suivi médical des personnes séropositives. »

Coming out !

J’ai été une bonne élève. Une très bonne élève même. Ca n’a pas duré. À mon arrivée au collège je n’ai plus jamais eu envie de travailler à l’école. Je trouvais le temps long, je m’ennuyais. Les cours n’avaient pas de sens pour moi, on me demandait d’ingurgiter tout un tas de connaissances, puis de les régurgiter à un moment précis sans jamais m’expliquer pourquoi. De tête de classe au premier trimestre de 6ème j’ai terminé laborieusement ma 3ème juste au-dessus de la moyenne.

Sur mes bulletins toujours la même rengaine : « Quel dommage tu as tant de possibilités » – « Amélie n’exploite pas son potentiel » – « Travaille seulement quand ça l’intéresse » – « Eleve pertinente à l’oral mais aucun travail à l’écrit ». Moi je trouvais ça pas mal comme appréciations, j’étais potentiellement une bonne élève. Fainéante, pas impliquée, procrastinatrice, mais presque bonne élève. Bizarrement mon avis ne faisait pas l’unanimité et personne ne semblait satisfait de mes résultats. 

Au grand désespoir de mes parents et de mes professeurs, j’ai demandé à être orientée en filière professionnelle au lycée. J’en avais assez de la théorie, je voulais du concret. Mais ce fameux potentiel que je n’exploitais pas, et que je ne comptais absolument pas exploité, m’a valu une inscription malgré moi en seconde générale, parce que sinon vous comprenez ça aurait été du gâchis. Je ne sais pas quel espoir ils avaient tous fondé sur moi mais cette année de lycée fut une catastrophe. Entre les résultats médiocres et les absences répétées, j’ai été invitée à remettre le couvert pour une seconde seconde. Dans un film, c’est à ce moment là que j’aurais dû avoir un déclic, reprendre mes études en main et devenir une élève brillante, le tout à coup de sueur et de larmes, au rythme d’une musique inspirante. Mais on n’est pas au cinéma, ou alors c’est un drame psychologique, et bien évidemment j’ai complètement foiré cette deuxième année, que je n’ai d’ailleurs pas terminée pour cause d’accident de la route, ce qui a au moins eu le mérite de couper court pour quelques temps à mon problème d’orientation scolaire. 

Néanmoins le sujet est rapidement revenu sur le tapis après que j’ai vaillamment repris quelques forces. Il a d’abord été question de cours par correspondance, puis de retourner au lycée (en étant transportée en ambulance, c’était hors de question, j’avais une réputation de bad girl à entretenir et m’imaginer arriver allongée sur un brancard était juste impossible). Finalement j’ai opté pour un centre de rééducation fonctionnelle qui proposait de reprendre ses études au sein même de l’établissement. C’était un mini-lycée où se côtoyaient les patients et quelques jeunes des villages voisins. J’ai donc repris les cours, là encore sans faire d’étincelles, réussissant par je ne sais quel miracle à obtenir mon bac avec mention. Un véritable hold-up ou un énorme coup de chance vu mon investissement plus que nul dans les cours et les révisions. La suite se passe de commentaires, deux années de fac d’histoire de l’art en mode fantôme et une tentative de formation multimédia avortée (à lire ici pour les plus curieux-ses). 

Bilan : j’ai raté mes études. 

En septembre 2020 Vie N*1 a commencé sa dernière année de collège. Son parcours ressemble au mien. Encore cette histoire de potentiel inexploité. J’en suis arrivée à la conclusion que les chiens ne font pas des chats et que comme sa maman, il s’agissait de fainéantise, d’un manque d’implication et d’une fâcheuse tendance à la procrastination. Et puis d’autres facteurs sont à prendre en compte dont je parlerai peut-être bientôt avec son accord. En toute discrétion ma première Vie rentrera au lycée en septembre.

Vie N*2 quant à elle est entrée en 6ème de manière beaucoup moins discrète à la rentrée 2020. Son primaire s’était plutôt bien passé, elle a quelques facilités même si elle est plutôt vive (pour ne pas dire agitée) et je ne me faisais pas vraiment de souci pour le collège. J’aurais peut-être dû. Je pense avoir eu dans son carnet une cinquantaine de mots, dont 30 de son professeur de maths. Mon petit chaton un tantinet caractériel s’est transformé en tigresse incontrôlable, indisciplinée et insolente. Même à la maison elle était toutes griffes dehors à bousiller les meubles et grimper au rideau. Chucky sort de ce corps ! Que s’était-il passé entre août et septembre ? Je n’y comprenais rien. Et n’y rien comprendre n’était pas une option pour moi. 

Je vous passe les détails de mes recherches et investigations, des bilans psy, des discussions interminables, des nuits blanches, des cris, des pleurs, des tentatives de punitions par la douceur et par la force. Rien n’y a fait. Jusqu’au dernier jour de cette longue et pénible année scolaire, j’ai eu des mots et des appels du collège. Vie N*2 devait se contrôler, elle devait rester assise, elle devait être attentive, elle devait être silencieuse, elle devait ingurgiter et régurgiter ce qu’on lui donnait à apprendre sans ciller. À aucun moment on ne m’a demandé ce qu’on pouvait faire pour elle. Elle devait plier, s’adapter, se conformer. Elle était mal élevée et manquait d’un cadre. C’était comme ça et pas autrement. Sauf que faire autrement, tester d’autres options c’est mon passe-temps favoris. Vie N*2 entrera en 5ème dans un collège alternatif dont je vous parlerai sans aucun doute, où les méthodes s’adaptent aux élèves et où personne ne doit plier et rester assis sans bouger pendant 7 heures.

Vous allez me dire que mon histoire est bien sympa mais dans mon dernier billet je vous avais promis du lourd, quel rapport avec le titre Coming Out ? J’y viens … 

Je crois fermement que chaque épreuve traversée nous est nécessaire. Ces expériences inconfortables nous permettent d’avancer sur notre chemin de vie, d’en tirer des leçons, de ne pas répéter les mêmes erreurs encore et encore. Et nos enfants sont nos meilleurs enseignants. Nous avons tant à apprendre d’eux si nous acceptons de jouer le jeu et de faire preuve d’un peu d’humilité.

Vie N*2 a réveillé chez moi des sentiments pas très sympas à vivre comme la colère, la frustration et l’impuissance. Elle m’a mise devant mes contradictions éducatives, face à mon inconstance et à mon manque d’autorité. Elle m’a poussée à (re)prendre ma place, place que je n’ai pas encore vraiment trouvée mais je sens que je n’en suis plus très loin. Elle m’a obligée à me faire confiance, à croire en mes idées et mon intuition. Et sans le vouloir elle m’a aidé aussi à découvrir une partie de moi-même dont j’ignorais tout. 

Lorsque j’ai cherché sur internet « Les Gremlins sont-ils inspirés par de réels pré-ados ? » ou « Existe-t-il un sort vaudou pour faire tenir un enfant assis sur une chaise plus de cinq minutes ? », je suis tombée presque systématiquement sur des sites qui traitaient des troubles de l’attention (TDA – TDAH) et/ou du haut-potentiel intellectuel (HPI). J’en avais vaguement entendu parler et j’ai commencé à m’y intéresser. C’est là que les pièces du puzzle se sont mises en place. Je ne donnerai pas de détails ici à propos de mes enfants car ils n’aimeraient pas que j’en parle.

En réalité ce coming-out est le mien. C’est un coming-out particulier. Plus je lisais d’études, de témoignages, plus je regardais de vidéo, plus j’avançais et plus j’avais l’impression de me reconnaitre (ça fait beaucoup de plus en une seule phrase non ?). La description de ces personnes au fonctionnement cérébral particulier me correspondait à 95%. Et les tests sont venus le confirmer. Point de TDA avec ou sans H mais un HPI bien réel. Je suis un zèbre, une adulte surdouée qui a été une enfant précoce. J’en ai chialé. Puis j’ai été dans le déni. Puis j’ai chialé. Puis j’ai pensé que c’était une erreur et j’ai demandé à la psy de vérifier. Puis j’ai chialé; oui j’ai beaucoup chialé. J’ai ensuite ressenti un immense soulagement, tout comme Rubis, Edith, Solange et Plume, les 4 voix qui squattent ma tête et qui dans un long soupir m’ont lancé en choeur : « Bordel tu n’es finalement pas cinglée ! ». Et puis j’ai été en colère. Quel gâchis !

Apprendre à 42 ans qu’on n’est pas fainéante, idiote ou inadaptée est une sacrée secousse – « Madame vous avez une voiture de course dans le garage et vous vous en servez comme d’une voiture sans permis! »(d’ailleurs on en parle ou pas de ces conducteurs sans permis ? Ah c’est pas le moment ? Non parce que c’est un fléau quand même … Oui bon ok je me tais mais j’y reviendrai !).

Et maintenant ? Qu’est ce que j’allais faire de cette information ? D’abord apprendre, ensuite comprendre. J’ai appris qu’il y a un facteur héréditaire et j’ai ainsi repéré au moins 3 zèbres chez mes ascendants directs. J’ai appris que contrairement aux idées reçues on n’est pas forcément le premier de cordée, qu’on peut être totalement hors des clous, qu’il peut être difficile de nouer des liens et qu’on peut se sentir idiot, pas à sa place (encore) et jamais suffisant. Une des caractéristiques du HPI est son insatiable curiosité et un cerveau qui ne s’arrête jamais. Je sais combien je peux souler à toujours aller vérifier une définition, une date, un événement sur mon smartphone. Combien de fois on m’a dit d’arrêter de jouer à la maitresse d’école en voulant corriger les fautes, d’être une Madame « Je sais tout » alors que moi je désespère d’en savoir tellement peu, d’être incomprise lorsque j’explique que j’aimerais mettre mes pensées sur off, ne plus cogiter à 3 heures du matin et pouvoir regarder un film sans que cela ne me donnes 50 idées différentes, de la décoration de mon salon à reprendre des études de droit. Je ne vais pas vous faire la liste de particularités du haut potentiel, ce n’est pas le sujet, mais vous avez compris l’idée.

Une fois la stupeur et la sidération passées, une fois qu’on a lu, écouté et regardé à peu près tout ce qui se fait sur le sujet, il faut bien avancer. C’est quand même pas un handicap ce truc, je suis déjà servie de ce côté là, merci mais non merci j’ai pris ma part. J’ai eu besoin de me confier mais en parler autour de moi s’est avéré souvent un échec cuisant : « oui ok c’est bien joli mais ça n’excuse pas tout »« t’es certaine de ton truc ? tu sais les psys pour te faire revenir en consultations ils en rajoutent » – « c’est une mode ce truc, une excuse pour rien branler » – « ah mais moi aussi je crois que je suis comme ça, j’ai fais un test sur internet je suis presque comme Einstein » – « oui bah ça n’empêche pas que des fois t’es un peu conne ». Je me sentais déjà à coté de la plaque avant, c’était finalement pire de savoir et de le dire. J’ai arrêté d’en parlé et j’ai agis.

En mars dernier j’ai lu sur un groupe Facebook le commentaire d’une nana qui proposait un accompagnement spécifique. Son message : je vais vous aider à vous aimer et à rayonner. Bingo ! Je suis partie 3 mois en voyage avec Virginie Dexet et tout ce que je peux vous dire c’est que je n’ai pas regretté une seconde d’avoir embarquée à ses côtés. Ça a secoué, ça a parfois carrément tangué mais bordel ça m’a fait prendre conscience de tellement choses ! Je pensais être nulle, faible, même carrément cinglée à toujours ressasser les mêmes rengaines sans réussir à m’en dépêtrer. Je ne m’accordais que peu de valeur comparée à celle dont je créditais les autres. Je vivais à ce moment là en esclave du jugement d’autrui et enlisée dans un système limitant dont j’avais conscience mais dont je ne savais pas comment me sortir.

Apprendre ma « zébritude » et surtout l’apprivoiser me donne aujourd’hui le courage d’en parler. Il ne s’agit pas de me mettre une nouvelle étiquette sur le front ou d’exposer une quelconque supériorité intellectuelle. Ce n’est tellement pas ça dont il est question. Il s’agit en réalité de continuer mon chemin d’authenticité et de liberté. Je suis plus que jamais persuadée que la parole authentique libère. Elle libère tout autant celui qui la livre que celui qui la reçoit. L’expérience de l’un facilite celle de l’autre lorsqu’elle partagée en toute honnêteté, sans peur de se mettre à nu, d’être vulnérable.

Par ce billet j’ouvre une nouvelle voie pour ce blog, une nouvelle piste à explorer, d’autres personnes à toucher et à rencontrer. J’en profite pour remercier Virginie de son accompagnement et de l’amitié sincère qui se noue entre elle et moi. Et pour vous qui attendiez un coming-out plus croustillant, je vous invite à écouter ce podcast qui explique exactement pourquoi celui là je ne le ferai jamais ;)

Mon Journal de Gratitude #16 : Celle qui faisait une réunion de chantier !

Nous sommes le 16 août et je rédige mon seizième Journal de Gratitude. Coïncidence ? Je ne crois pas … Enfin si un peu, j’étais partie pour rédiger un bilan de l’année écoulée et justement, la coïncidence était tentante. Je serai donc obligée de terminer ce billet positivement et emplie de gratitude (comme si ce n’était pas toujours le cas).

Aujourd’hui c’est mon anniversaire (non ce n’est pas pour qu’on me le souhaite mais bon si vous y tenez … :)) et comme je l’ai dit dans mon dernier billet, c’est le moment pour moi de faire le point sur l’avancée des travaux de ma vie. Parce que oui je prends la vie comme un chantier qu’il faut tenter de mener à bien ! J’essaye de m’outiller le mieux possible, d’apprendre les bonnes techniques et de bien consolider l’édifice. Mon souci : les fondations étaient déjà terminées quand je suis arrivée et je pense que les mecs n’étaient pas du métier. Ou alors ils avaient bu. Où ils ont fait exprès pour me lancer un défi. En tous cas c’était un beau bordel et il a fallu bosser dur pour réparer les dégâts. Malgré quelques malfaçons persistantes que j’ai finalement acceptées, je crois que j’y suis arrivée.

Et puis je me suis rendu compte que l’électricité n’était pas aux normes. Partout des câbles mais aucune prise. Comment allais-je pouvoir mettre à (re)charger mon téléphone mais aussi mes peurs, mes croyances et mes pensées limitantes auxquelles je tenais tant ? En panique, j’ai cherché un mode d’emploi, un plan, des directives. Je ne suis pas électricienne moi, je n’avais aucune idée de comment ça fonctionne. Et c’est au fond d’un tiroir que je suis tombé sur la solution :

C’est quoi cette connerie ? On n’allait pas encore me conseiller de lâcher prise ! Punaise je l’ai déjà tellement cherchée cette prise que j’avais fini par laisser tomber. Tu déprimes ? Lâche prise ! T’es nostalgique ? Lâche prise ! T’es angoissée ? Lâche prise ! Oui bon moi je veux bien mais purée-de-pomme-de terre elle est où cette prise ? J’en avais tellement marre de cette chasse à la prise, le St Graal du développement personnel, que j’avais décidé d’arrêter. Stop. Basta. Laissez moi tranquille avec votre histoire de prise, je préfère continuer à vivre mes moments difficiles tant bien que mal et on se revoit à la prochaine éclaircie.

Mais voilà les « choses » sont quand même bien ficelées et c’est au moment où tu lâches l’affaire que tout s’aligne. C’est un peu comme quand t’es célibataire et que tu désespères de rencontrer quelqu’un-e et que justement le jour où ce quelqu’un-e débarque dans ta vie tu deviens irrésistible . C’est normal oui je sais, tu rayonnes d’amour donc forcément tu attires les autres. Et bien avec cette fameuse prise c’est pareil, t’as plus l’air d’être au bord du suicide donc tu deviens un aimant à good vibes. C’est pas nouveau, ça s’appelle la loi de l’attraction, tu récoltes ce que tu sèmes et qu’on le veuille ou non, qu’on y croit ou non, ça fonctionne.

L’an dernier à cette époque et jusqu’à la période des fêtes, j’étais dans une phase vraiment compliquée. Je me sentais enlisée, empêtrée dans un bourbier dont je n’arrivais pas à sortir. Les Vies avaient des difficultés à l’école. L’ambiance à la maison était explosive. Je devais rendre un écrit pour valider mon DU (oui j’ai passé un diplôme universitaire l’an passé, comme quoi tout arrive !) mais rien ne sortait et pour preuve je n’ai posté aucun billet ici entre aout et fin décembre 2020, ni rien noté dans mes nombreux blocs notes et autres journaux intimes. J’avais l’impression d’avoir épuisé toutes mes cartouches et je désespérais. Je me suis alors mise en mode « Autruche » (à ce propos je suis allée vérifier cette histoire de tête dans le sable et j’ai découvert que les autruches n’adoptent pas ce comportement par peur mais pour surveiller leurs nids ou se protéger de la poussière. Si elles sont effrayées, elles courent et s’il le faut elles peuvent dégommer une lionne avec leurs grosses griffes. Du coup je les trouve hyper badass les autruches et comme quoi on vit avec des idées complètement fausses c’est dingue).

De temps en temps je sortais mon bec du sable et pour m’aider à y voir plus clair, je tirais régulièrement mes petites cartes oracles et de tarot. J’ai une âme de cartomancienne, je dirais même de sorcière, et c’est un art qui me parle tout particulièrement. Mais n’est pas Madame Irma qui veut et je trouve difficile de rester objective lorsqu’il s’agit de soi-même . J’ai donc fait appel à Jill, tarologue de talent dont je suis le travail depuis un moment, pour m’accompagner lors de cette mauvaise passe. Et tu parles qu’elle était mauvaise la passe ! Dans mon tirage presque toutes les cartes étaient à l’envers. C’était moche à tel point que Jill, perplexe et presque aussi dépitée que moi, a proposé de m’offrir un second tirage dit « de coaching » pour m’aider à renverser la tendance.

Je pense que si elle m’avait suggéré un rituel satanique ou un sacrifice vaudou j’aurais accepté sans ciller. Heureusement pour moi, elle est également nonne bouddhiste et sa bienveillance m’a beaucoup touchée. Nous avons donc effectué ce second tirage et je suis repartie avec ma petite liste de conseils sous le bras, bien décidée à les mettre en pratique. Résultat ? Et bien encore une fois qu’on le veuille ou non, qu’on y croit ou non, ça a fonctionné. Je me suis mise le coup de booste nécessaire et je suis fière de vous dire qu’aujourd’hui ça va beaucoup mieux. Jill a partagé ce chouette travail sur sa chaîne YouTube parce que je visiblement je suis un cas désespéré d’école et que ça peut être inspirant pour celles et ceux qui cherchent des réponses (et par la même occasion vous pourrez y trouver les liens pour la suivre, n’hésitez pas elle est géniale !).

Vous dire que tout est résolu et que les travaux sont terminés serait un mensonge. Si on vous promet de résoudre vos problèmes et de vous rendre heureux pour toujours en deux tirages de cartes, fuyez ! Non tout n’est pas parfait. Mais c’est OK. Oui je ne gère pas toujours très bien. Mais c’est OK aussi. Et cette prise alors ? J’ai jeté le petit mot trouvé au fond du tiroir, j’ai bricolé l’électricité avec du scotch et de la ficelle et pour l’instant la lumière fonctionne et illumine ma vie. Si d’aventure une ampoule devait claquer j’irai chercher ma boite à outils et Mac Gyver et on bidouillera un truc ensemble (et je réaliserai un fantasme de jeunesse par la même occasion).

J’ai encore tellement à dire sur cette 43ème année. J’ai été accompagnée par une coach formidable pour un bilan de compétences, j’ai un projet professionnel génial, Vie N°1 sort de sa chrysalide et laisse percevoir les ailes du plus beau des papillons et Vie N°2 m’apprend plus que jamais à devenir une maman qui déchire. Promis je vous raconterai tout et pour vous tenir en haleine je peux déjà vous dire que mon prochain billet parlera d’un coming-out, du pouvoir de la pensée et d’une corrézienne qui envoie du lourd . Pas mal hein comme teaser !

Aller pour terminer par les traditionnels remerciements ça va être très simple : MERCI LA VIE ! Y a rien d’autre à dire quand tu te retournes et que tu fais le bilan. Merci à cette putain de vie de m’envoyer de la merde et de m’apprendre à la transformer en or. Voilà c’est aussi simple que ça :

Je fais de vous mon Essentiel !

Contrairement à l’an passé où je voulais disparaitre, l’édition 2019 de mon birthday s’annonce sous les meilleurs auspices. Je ne pense pas avoir envie de mourrir dans les deux prochains jours et la perspective de le fêter en tête à tête avec mes lionnes me réjouit d’avance.

En réfléchissant à l’organisation de ce jour particulier, j’ai pensé durant une seconde à la publication que je pourrais mettre sur mon mur Facebook avant de me souvenir que j’ai supprimé mon compte. Comme pour la clope que j’ai parfois encore envie d’allumer après 16 ans d’abstinence, j’ai l’impression que l’habitude de publier sur les réseaux sociaux ne s’effacera pas facilement. Et bien que cela fasse bientôt deux mois que j’ai quitté Facebook et Cie, la pulsion est toujours présente, s’insinuant régulièrement dans mes pensées.

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Happy Birthday

Ce mois-ci j’ai eu 40 ans. Une sacrée étape. Je le vis plutôt bien, le plus gros de la crise est passée, je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux plus. Et le jour de mon anniversaire je voulais une seule chose : disparaître. Il m’a fallu toutes ces années pour que l’idée de me foutre en l’air me traverse l’esprit. C’est tellement pas moi, tellement à l’opposé de ma philosophie de vie, que sur le coup je me suis demandé si je ne devenais pas schizophrène. En fait non, cette pensée m’a poursuivie un peu, et j’ai l’impression qu’elle sera toujours là maintenant, dans un p’tit coin.

Petit aparté pour celles et ceux qui me connaissent, famille ou ami-e-s : ne continuez pas à lire ce billet. Il va être moche, vulgaire, triste, et tout un tas d’autres trucs qui risquent de changer profondément l’image que vous avez de moi. Si vous tenez à continuer quand même, faites comme si vous ne l’aviez pas lu, ça nous épargnera un moment de gêne insupportable lors de notre prochaine rencontre. Merci

Qu’est ce que je disais déjà ? Ah oui, que pour la première fois de ma vie j’ai eu envie de mourir. Il faisait beau, on était au parc avec les filles et ex-chéri-coco (que je vais bientôt rebaptiser tiens, j’aime plus ce surnom), et une toute petite phrase, quelques mots, m’ont projetée 6 pieds sous terre. J’aurais voulu crever sur place, m’évanouir dans un nuage de poussière, ne plus exister.

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Mon Journal de Gratitude #11 : celle qui recevait des bonnes nouvelles !

Les fans de la série Friends reconnaitront le petit clin d’oeil dans le titre de ce onzième Journal de Gratitude. J’avais envie de varier un peu après les dix premiers épisodes de la saga, de donner un indice sur l’état d’esprit de la semaine écoulée. Et là tout est dans le titre, j’ai reçu des bonnes nouvelles. En réalité j’ai eu LA bonne nouvelle, celle que j’attendais depuis près de deux mois et qui va permettre de lancer la suite de l’aventure : ma maison est vendue. Mon agent immobilier me dirait : « Amélie attends les 10 jours de rétractation avant de lancer le reste ! ». Mais moi je ne sais pas attendre. Mon compromis a une condition suspensive qui va se réaliser mardi et qui sera définitivement sûre 10 jours plus tard. Le 7 juillet ce sera bouclé et je pourrai vendre pour de vrai fin août. OUF !

L’autre bonne nouvelle c’est la visite la semaine prochaine de deux appartements qui semblent correspondre à ma recherche. Ils sont totalement différents, l’un dans un immeuble hyper moderne et bio climatique à deux pas des centres commerciaux, l’autre dans un bâtiment ancien donnant sur une place jolie et animée aux abords du centre-ville. J’ai une nette préférence pour le second, ses parquets anciens et ses hauts plafonds. Mais je n’ai pas le luxe de faire la fine bouche tant les appartements accessibles (et je ne parlent même pas adaptés) sont rares à la location, surtout aussi grands et dans ce secteur de Strasbourg. J’ose espérer qu’un de ces deux là fera l’affaire, que je puisse me projeter et organiser notre départ.  Dans l’idéal j’aimerais que nous déménagions début août, pouvoir profiter de la fin des vacances pour partir à la découverte de notre nouveau chez nous. C’est que c’est toute une histoire les lionnes à la ville …

Cette semaine m’a apporté bien d’autres raisons d’éprouver de la gratitude et voici la liste des événements pour lesquels je suis reconnaissante :

– les douze ans de Vie N°1 qui grandit si vite, au sens littéral comme au figuré. Du haut de ses 1,70m elle n’a de cesse de m’épater par sa vivacité d’esprit, sa curiosité, sa tranquillité et sa douceur. J’observe avec tendresse l’enfant qui lutte encore face à l’adolescente qui tente de s’imposer. Je ne savais pas avant elle qu’on pouvait autant aimer et que cet amour serait inconditionnel. Je ne savais pas non plus que le coeur d’une mère était si grand qu’une deuxième Vie pouvait y puiser tout l’amour nécessaire. En vérité je ne savais rien de la vie avant de mettre au monde ces deux Vies. Et c’est ma plus grande source de gratitude.

– la journée au grand air avec petit frère et petite soeur, avec ex chéri-coco, avec les amis et les amis des amis. Avec les enfants qui jouent, qui courent et qui rient. Avec l’air un peu trop frais mais on s’en fiche.

– l’après-midi écrasant de chaleur avec les quatre générations de femmes réunies. Parce que malgré nos différends il existe des liens qui ne se défont pas.

– la rencontre d’un couple épatant d’humanité et de sagesse, qui promet un beau projet dont j’aurai sans doute l’occasion de vous parler.

– et ce dimanche à quatre qu’on vit au ralenti, terminant au théâtre pour assister à la représentation de Vie N°1 et ses camarades de classe.

Je vous souhaite à toutes et tous une très belle semaine. Pour ma part je l’espère synonyme d’autres bonnes nouvelles. Rendez-vous dimanche prochain ;)

Défi 30 jours : Méditer #6

Un peu plus en forme aujourd’hui. Endormie à 00:30 après avoir regardé la finale de Kho Lanta. D’ailleurs petite parenthèse : c’était quoi cette arnaque ? Pas d’émission en directe pour les voir se faire des courbettes hypocrites, c’est même pas drôle. Et ce matin les yeux ouverts à 7:00 par Vie N°1 qui trouve normale de me réveiller puisqu’elle n’a plus sommeil.  Quand je lui ai fait remarqué que c’était un peu égoïste quand même, que j’aurais aimé dormir une heure de plus, elle m’a rétorqué qu’il faut assumer son rôle de maman. Les enfants sont formidables non ?  Attends ma jolie quand tu voudras faire la grasse matinée, maman saura assumer son rôle et te lever à 7:00, ne t’inquiètes pas.

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Pour le coup j’étais prête plus tôt que prévu et j’ai profité de leur escapade au magasin « de la fête des mères mais chut c’est un secret » pour écouter mon petit cours du jour qui s’intitule « apprivoiser la douleur ». Christophe André me propose cette fois d’observer avec bienveillance mes douleurs, physiques ou psychologiques, et comme toujours de ne pas les juger. Dans l’émission « Enquête de santé » consacrée à la méditation et dont je vous ai déjà parlé cette semaine, une femme expliquait comment se mettre en état de pleine conscience l’a aidé à supporter les premiers moments après avoir été brulée au 3ème degré sur une grande partie de son corps. Alors que les secours s’affairaient autour d’elle, elle s’est concentrée sur sa respiration et affirme que ça l’a soulagée et qu’aujourd’hui encore elle médite pour mieux vivre ce traumatisme. Une sacrée leçon !

Je me suis donc installée sur ma terrasse, profitant du soleil et d’une légère brise, des odeurs d’herbe fraichement coupée, de ciboulette et de menthe poivrée plein les narines. Tout était réuni pour une belle séance. Et ce fut le cas. Peut-être la meilleure de la semaine. Un 6ème jour concluant et motivant.

Comme je suis curieuse j’ai regardé quel sera le thème de demain. Wahou il me tarde d’y être car c’est « s’ouvrir au bonheur ». Un dimanche de fête des mères cela ne s’invente pas !

Mon Journal de Gratitude #4

Boutons d'or au printemps
Déjà la quatrième édition de mon Journal de Gratitude. Le temps passe vite. C’est dingue comme notre perception du temps qui s’écoule est différente selon notre âge mais également selon notre activité. Enfant, il nous tarde de devenir « grand » pour avoir plus de libertés. On ne se rend malheureusement pas compte que la plus grande liberté est celle de l’insouciance de l’enfance, de nos premières années où hier et demain n’existent pas, où seul l’instant présent est réel et source de plaisir.

En vieillissant nous avons cette impression que le temps s’accélère. Les années filent au rythme de la scolarité des enfants, des événements annuels qui ponctuent notre calendrier, des anniversaires et des saisons. Bien sûr que le temps passe, notre corps qui change nous le rappelle sans cesse et dans une société où l’apparence est (trop) importante beaucoup le vivent très mal. C’est pourtant inéluctable et vouloir aller contre est à mon avis une perte de temps, justement. L’image de cette magnifique grand-mère aperçue il y a deux semaines devant chez elle me réconforte. Je veux être une belle vieille dame comme elle. Ça ne me fait plus peur.

Et puis nous devrions normalement acquérir plus de sagesse en prenant de l’âge. Je dis bien normalement. Mais nous vivons trop dans nos regrets et nos remords, dans la peur d’un futur qui n’arrivera jamais, dans le « toujours mieux » et « toujours plus » pour pouvoir profiter pleinement du temps présent. Il est pourtant si précieux cet instant là, celui que nous vivons ici et maintenant, qui n’existe plus dès lors que nous avons prononcé son nom. Et c’est lorsque nous en prenons conscience, que nous lui donnons sens, qu’il est déjà trop tard. Mais mieux vaut tard que jamais !

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Et oui déjà mon quatrième Journal de Gratitude à partager avec vous. Depuis peu, à chaque fois que j’écris un nouvel article je coupe mon téléphone, je ferme ma boite mail et je lance une playlist. Vous pouvez découvrir celle qui tourne juste maintenant en cliquant sur la petite image SunnyCar j’ai la certitude que ces sollicitations incessantes, ces sons perpétuels, nous bouffent aussi un temps précieux. Un message par ci, une notification par là et le monde entier s’arrête de tourner. Tout se mélange. En pleine réunion je reçois un snap de ma fille. Au milieu de la nuit mes relevés de compte. J’ai été une grande consommatrice de réseaux sociaux, à en avoir la nausée. Celles et ceux qui me connaissent bien sourient quand j’affirme être en sevrage. Et pourtant c’est tellement vrai. Je n’ai plus le temps. Ni le besoin ou l’envie. Je retourne à l’essentiel.

À ces trous noirs temporels que sont Facebook ou Twitter je préfère aujourd’hui le temps suspendu de la création. L’écriture ou la lecture ont ce pouvoir de nous faire perdre toute notion du temps. Tu enfonces la première touche de ton clavier à 14h et tu relèves le nez à 17h15. C’est magique. Comme à cet instant où je lis 17h28 sur mon écran et que je n’ai pas encore écrit ce pourquoi je suis reconnaissante cette semaine. Comme les trois heures passées en un éclair ce matin, plongée dans « Adieu tristesse ».

Voici donc la liste, non exhaustive, de mes kiffs des 7 derniers jours :

– avoir trouvé ce jean taille haute qui me fait une taille de guêpe.

– être restée calme face à des situations qui m’auraient mises hors de moi il y a peu.

– avoir réussi à caler un p’tit café avec un ami qu’il me tarde de revoir.

– me replonger dans l’univers de Françoise Sagan et me découvrir fan à presque 40 ans.

– profiter de ces magnifiques journées ensoleillées en bonne compagnie et avec un p’tit rosé bien frais.

– culpabiliser moins et lâcher prise un peu plus chaque jour.

– et toujours, toujours, cet amour inconditionnel pour mes filles qui remplit mon coeur de maman et ma jauge de gratitude pour les 10 années à venir.

Voilà pour ce quatrième opus. Je vous souhaite une belle semaine et je vous envoie des bécots en pagaille. Prenez soin de vous <3

Mon Journal de Gratitude #2

Mon premier Journal de Gratitude date d’à peine une semaine et j’ai l’impression d’en ressentir déjà les effets. Il faut dire que j’ai également noté chaque soir quelques petites choses pour lesquelles je suis reconnaissante et je m’aperçois qu’il y en a bien plus que ce que j’imaginais en commençant cet exercice. Il y a mille et une raison de se réjouir si on sait ouvrir ses yeux, ses oreilles et son cœur. Voici donc ma petite liste de la semaine écoulée.

Je suis reconnaissante pour :

– le sourire de cette grand-mère dans la cour de sa maison qui illuminait son magnifique visage en partant pour Dijon mardi matin.

– le déjeuner au soleil improvisé avec mes collègues bénévoles.

– les échanges avec les stagiaires ADVF à Vesoul et les pâtisseries préparées pour l’occasion (avec une mention pour la délicieuse tarte au citron).

– ce week-end d’anniversaire un peu spécial ponctué de jolis messages et d’une journée en famille agréable.

– le retour de mes amours après une semaine chez leur papa en Alsace ❤️

Mission accomplie pour ce second Journal de Gratitude qui met un point final à une magnifique semaine ensoleillée. Demain on reprend le chemin de l’école pour une dernière ligne droite jusqu’au grandes vacances. Belle nuit à vous 🌙⭐️

Faire avec !

Je suis devant le cabinet d’un hypnothérapeute. Vie N2 a une phobie du vent depuis plusieurs mois et il semblerait que ce spécialiste puisse l’aider.

Je suis devant.

Pas dedans.

Sept énormes marches me séparent de ma fille. Le rendez-vous a dû commencer mais personne n’est encore venu me voir. Heureusement Super Papy est là et cela me rassure de le savoir avec elle. On m’a prévenu que le bâtiment n’est pas accessible mais devant l’urgence de la situation et les recommandations à propos de ce thérapeute, je me suis dit que maman pouvait bien poireauter une heure en bas de l’escalier. D’autant que ma présence n’est pas indispensable apparemment. Vie N2 n’était pas enchantée d’y entrer sans moi mais en courageuse petite lionne elle a passé le pas de la porte en affichant un sourire contrit.

Hier soir elle me disait qu’elle préférerait une maman qui se couche toute seule. Que lui répondre sinon que je comprend, que j’aimerais me coucher seule moi aussi, que ce n’est pas toujours facile mais qu’il faut faire avec.

Faire avec.

Imposer à mon entourage de faire avec est peut-être le plus difficile pour moi. Je n’ai rien cherché, rien voulu ni rien demandé. C’est arrivé. Je dois faire avec. Mais les autres …

Pendant que j’écris ce billet au bas des sept marches qui me séparent toujours de ma fille le téléphone sonne. La maîtresse de Vie N2 a lu le mot où j’expliquais que, faute d’accessibilité, je ne pourrais pas me rendre à la réunion de parents d’élèves, que j’aimerais tout de même la rencontrer et qu’il nous fallait trouver une solution. Elle viendra à mon domicile. Cela ne s’est jamais fait. Je suis l’exception qui confirme la règle.

Il faut faire avec !