The last …

Une dernière bafouille entre l’apéritif et le plat principal. Je vais faire coup double pour avoir l’esprit libre demain et profiter pleinement de mon Noël en famille. Je vous souhaite un merveilleux réveillon, quelle que soit la façon dont vous le passez. Je ne vous dis pas à demain mais je vous embrasse bien fort 🥰

Préparatifs

Parfois on attend impatiemment un moment particulier. Un anniversaire. Des vacances. Une fête. Des retrouvailles. On y met du cœur. De l’énergie. Et l’espoir que tout se déroule comme on le rêve. Et on y croit malgré cette petite intuition qui nous dit que ça ne va pas être si simple que ça en a l’air. Et effectivement ça ne l’est pas.

Ce calendrier que je pensais être un exercice un peu désuet, une occupation légère et festive, m’amène sur un chemin de réflexion inattendu. L’assiduité à laquelle je me suis tenue, me révèle une facette de moi-même que je ne soupçonnais pas et une certaine satisfaction à me surpasser. Le billet d’aujourd’hui par exemple, je le rédige laborieusement entre mes douleurs neurologiques et mes quintes de toux. Mais je ne le subis pas. Il m’est précieux précisément parce qu’il est écrit dans ces conditions. Écrire dans le dur apporte de la douceur au mal.

Je ne vais pas tenter d’analyser ce qui se joue en cet instant. Je vais me contenter de le savourer et j’y réfléchirai plus tard. J’observe mon père préparer mes derniers paquets. C’est le meilleur emballeur de l’univers. Il a élevé le niveau en une forme d’art tant il s’applique à plier et scotcher le papier d’une manière parfaite.

Je vous souhaite une bonne dernière ligne droite jusqu’au réveillon et de doux moments de préparatifs. Je pense également à celles et ceux qui ne peuvent pas, ne veulent pas ou ne fêtes pas Noël. Belle soirée à vous et à demain. Rassurez-vous il ne reste que deux jours !

Perfect !

Sur la route aujourd’hui j’ai eu une bouffée de bonheur. Comme ça. Sans prévenir. Un moment de totale plénitude où tout a été parfait l’espace de quelques secondes. Ce n’est pas la première fois et c’est si fugace. J’essaye de me souvenir le plus longtemps possible de la sensation que cela procure. J’y suis encore un peu.

Le sapin de la maison familiale est décoré. La soupe aux potirons mijote. Jim Carrey fait l’idiot sur l’écran du salon. Les bredeles ramenés d’Alsace sont délicieux. Tout est parfait !

Je vous souhaite une soirée aussi agréable que la mienne. C’est un billet court mais peut-être le plus important de tous. Rendez-vous demain devant la porte numéro 23. Des bisous …

Voyage, voyage …

Un soleil radieux réchauffe mon salon ce matin. J’avais peur de devoir prendre la route sous la neige demain pour rejoindre ma famille mais il semble que la météo sera de notre côté. Un stress de moins à gérer, ce qui s’avère très précieux tellement les voyages en voiture sont désormais de vrais défis. J’ai tant aimé me faire trimballer ces dernières années et maintenant je rechigne à chaque fois que je dois grimper à bord de mon nouveau compagnon de route. C’est qu’il ne m’inspire pas confiance. Il a toujours un pet de travers. Cette serrure bloquée par exemple. Ce serait la faute au troisième feu stop qui aurait été mal installé ou réparé. Je ne sais quoi aurait coulé et endommagé la serrure juste en dessous. Comment c’est possible un truc pareil ? J’ai rien compris. Je crois que les mécaniciens se font un malin plaisir à nous raconter n’importe quoi quand on n’y connait rien.

La dernière fois j’avais un problème de pression des pneus. Après une première vérification qui n’avait rien montré d’anormal, le mécano m’a dit : votre voiture vous fait une blague. Lui était sérieux. J’ai insisté. Ou plutôt mon accompagnante a insisté car moi je n’aurais pas osé, je serais repartie avec mon Master of humour (rapport au fait que c’est un Renault Master). Finalement, c’était la valve qui fuyait. Et puis le voyant a continué de s’allumer. J’ai fini par changer les pneus. Et maintenant c’est l’airbag qui clignote. Soupirs …

Je n’aime pas gérer ce genre de soucis. Si je m’écoutais je le laisserais pourrir sur sa place de parking. Mais il me permet de retrouver mes proches pour ce Noël que j’ai l’impression de devoir mériter. Les merdouilles s’accumulent. Le retour en train de mon accompagnante vient d’être tout bonnement supprimé à cause de mouvements de grève. Rebelote sur le fabuleux site SNCF Connect pour tenter un échange. Et j’attends le résultat du test PCR de Vie N°1 malade et cas contact au lycée. On y croit toujours ?

Je répondais ce matin à un commentaire à propos de mon positivisme. J’expliquais qu’il est un des aspect de ma personnalité que je préfère et que donc, je le nourris. Et bien c’est un véritable festin ces jours-ci ! Gargantua n’a qu’à bien se tenir !

Voilà mon cheminement pour aujourd’hui. Rabelais s’invite et me donne un coup de fouet supplémentaire vers le lâcher prise et peut-être un peu plus d’épicurisme. C’est ce que me conseillent pour 2023 les cartes tirées la semaine dernière par ma tarologue préférée, Jill1. Revenir au corps, au sens, aux émotions, aux ressentis, par des plaisirs simples comme la nourriture. C’est le moment propice pour m’y mettre :-)

Je vous souhaite une belle journée et je vous remercie pour votre présence tout au long de ce calendrier. Encore quatre petits jours pour arriver au bout du défi. À demain pour la suite de l’aventure si le coeur vous en dit !

1 : https://www.regardsensoie.com

C’est l’intention qui compte !

Vingtième jour. Je rentre de mes emplettes de Noël. Oui seulement. Je suis de la team « Last minute ». Et encore cette année je suis large. Ça m’est déjà arrivée de tout trouver le 24. Ou de fabriquer des « bons cadeaux pour plus tard ». Et si vraiment je déconne, je fais des doubles cadeaux à l’anniversaire suivant et même une fois un triple à la fête des mères. C’est bien l’intention qui compte non ?

J’ai rempli ma hotte en moins d’une heure. L’avantage de la ville et d’un centre commercial à proximité. Cent enseignes au même endroit. Un temple de la consommation. De la lumière, du bruit, des gens, trop de gens. Moi qui rêve d’un temple de silence et de sérénité.

Chaque année je me promets de faire des cadeaux plus personnalisés, plus locaux, plus éco-responsables. J’ai le temps pour ça. Et pourtant. Sur ma table, un amoncellement de sacs en papier aux couleurs plus ou moins connues mais qui ne répondent à aucun des critères sus-nommés. Ma volonté semble choisir ses propres combats, offrir des cadeaux dignes de ce nom n’est apparemment pas sa priorité. Ma patience est heureusement sans faille et l’espoir qui m’anime continuellement me laisse apercevoir un changement possible pour l’an prochain. Rendez-vous est prit.

Je vous souhaite une belle soirée, la nuit tombe à l’instant sur la ville. À demain devant le numéro 21 si vous le voulez bien :-)

C’est de la balle !

Les portes arrières de ma voiture sont bloquées. J’ai un Renault Master adapté pour y monter avec mon fauteuil électrique à l’aide d’une rampe. Evidemment, s’il ne s’ouvre plus c’est compliqué. Je pars dans ma famille jeudi. Il va falloir vite les réparer. Tout comme mon chauffage. Je vis dans un immeuble d’habitation à énergie positive, un des premiers d’Europe (peut-être même du monde), et on se gèle les miches. Souvent on se lave à l’eau froide. Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) en ont parlé vendredi dans un article. Le syndic et ÉS (Électricité de Strasbourg) se renvoient la balle. Vous allez vous dire que je me plains beaucoup ces temps-ci. Même pas. La voiture est au garage et j’ai enfilé des chaussettes en laine et un bonnet. Je suis bien. Je pense à ces familles sous des tentes à 500 mètres de chez moi. Parc de l’Étoile. Pile en face de la mairie. Les DNA en ont écrit plusieurs des articles à leur propos. Et à propos des embrouilles entre la Préfète qui est fâchée contre la Maire qui elle-même est en colère contre l’État. Eux aussi se renvoient la balle. Devant les tribunaux. Je crois savoir qu’ils ont trouvé une solution temporaire. Sûrement la mi-temps.

Hier était la Journée Internationale des migrants et demain sera la Journée Internationale de la Solidarité Humaine. C’est chouette toutes ces journées et ces gens qui jouent à la balle ! Alors belle journée à vous, aujourd’hui c’est pour la coopération Sud/Sud, ça ne nous concerne pas. Et à demain pour la porte numéro 20 :-)

À long terme

Aujourd’hui j’ai commencé à organiser un voyage prévu pour l’an prochain. J’entame en 2023 une sorte de pèlerinage, un chemin de réconciliation, qui se terminera par le concert de Depeche Mode au Stade de France en juin. Et pour que tout se passe dans les meilleurs conditions, je dois tout vérifier, de l’accessibilité de la chambre à la hauteur du véhicule qui nous conduira de la gare à l’hôtel.

Trop souvent on veut m’assurer que tout est prévu, que je n’ai pas à m’inquiéter, que d’autres sont venus sans problème. Je veux bien le croire. Mais j’ai été déçue et surtout embêtée tant de fois que je n’arrive plus à prendre ces mots rassurants pour argent comptant.

Je viens de remplir un formulaire pour bénéficier du transport adapté parisien. Je sais que ce n’est pas l’idéal, qu’il y a souvent des loupés avec ce service mais c’est ce qui coûte le moins cher.

J’ai été découragée ces derniers mois et même dernières années. Fatiguée d’avance face à cette organisation que me demande chaque déplacement. Usée de devoir m’expliquer, me justifier, déballer ma vie, ses pourquoi et ses comment. Mais l’envie revient. Plus forte que le reste. Alors je profite !

Je vous souhaite un très bon dimanche. Il s’annonce triste pour les amateurs de foot, l’Argentine vient de planter un second but. Pour les autres je l’espère doux et serein 💛 À demain pour ouvrir la porte 19 !

Du bruissement dans les bronches

Je vous racontais il y a trois jours comment le pardon s’était invité dans mon billet du jour. Ça arrive parfois qu’un sujet s’impose. J’accueille et je retranscris ce que cela m’inspire.

Le lendemain, c’est une autre sorte de sujet qui s’est imposée à moi. Un thème bien moins sympathique à accueillir. Un bon gros virus qui m’a mise totalement à plat hier. Impossible de sortir le moindre bout de mon corps de sous ma couette. J’étais vidée.

Ce matin ça va déjà mieux. Je suis toujours dans mon lit mais le taureau a été pris par les cornes. Je ne laisserai pas le crépitement qu’émettent joyeusement mes bronches s’installer trop longtemps. Ça va bien cinq minutes ces conneries !

Si je vous relate mes aléas médicaux c’est qu’hier, emmitouflée sous mes couches de couvertures, je pensais au billet de mon calendrier que je n’allais pas réussir à poster. Immédiatement, cette sale petite voix de crécelle qui aime me torturer est arrivée en trombe : t’es vraiment nulle, si tu t’étais organisée … TAIS-TOI (en réalité j’ai été moins polie) !

Il paraît que l’une des choses dont je puisse être certaine à propos de la vie, c’est son impermanence. Je me voyais sur les rails du succès, auto-proclamée reine de l’Avent. Hier j’ai failli descendre du train. La scène était tellement émouvante, un pied en dehors du wagon, ma volonté prête à lâcher la poignée sur fond de musique triste. C’est là, dans les toutes dernières secondes, que j’ai vu défiler les quinze premiers billets, les jolies couleurs, les citations qui vont bien, le travail acharné. Non, je ne pouvais pas abandonner. Oui, je devais continuer ! Bon j’exagère un peu. Mais vous voyez l’idée.

Voilà pourquoi vous aurez aujourd’hui ce billet pour les 16 et 17. De toutes façons il n’y a pas de règlement officiel des calendriers de l’Avent. Et je sais que je peux compter sur votre compréhension 💛

À demain devant la porte 18 pour d’autres impermanentes péripéties:-)

La vieille fille et son chat

Puisque c’est la période des bilans annuels, je me penche sérieusement sur mon cas depuis quelques jours. Non pas que je me trouve fascinante au point de ne m’intéresser qu’à moi-même, mais plutôt dans une perspective constante d’amélioration personnelle. Et si je devais émettre un premier constat à mon sujet, ce serait le suivant : j’ai l’impression que les gens me trouvent ennuyante. Je dis bien que c’est une impression car je n’ai pas encore interrogé la totalité de mon panel ni terminé l’analyse des situations répertoriées. Mais tout de même, ça sent la naphtaline à plein nez. 

Il y a quelques années, alors fraichement divorcée, je prenais un malin plaisir à m’installer là où on ne m’attendait pas. Seule, handicapée et en charge de deux enfants en bas-âge, je n’avais pas le profil de la desperate housewife des séries TV. Et pourtant, c’est moi qui organisais des après-midis « Girly » auxquels je conviais les copines de mon village autour d’un café et d’une bonne bouteille de vin. Il m’était parfois compliqué de rouler droit en allant chercher mes vies à l’arrêt de bus à 16h30. Puis j’attendais patiemment 18:30, horaire qui me semblait convenable pour démarrer l’apéro et demander à mes accompagnantes de me servir un verre de rosé, voire deux ou trois, sous prétexte de me détendre de ma rude journée. Je pense que les ventes de Cabernet d’Anjou ne se sont jamais aussi bien portées qu’en 2015. 

À cette époque, qui me paraît tellement lointaine , je pouvais encore tenir des journées et des nuits entières assise dans mon fauteuil. Je sortais et recevais souvent. Je découvrais les applications de rencontre avec beaucoup d’enthousiasme. J’avais quelques douleurs de dos tout à fait tolérables et une certaine endurance. Je pouvais boire ce que je voulais, dormir à peine quelques heures et être fraîche comme un gardon le lendemain. 

Mais ce temps est révolu. Mes journées se sont drastiquement raccourcies et je n’attends plus 18h30 pour picoler mais pour enfin m’allonger. Mon dos n’est plus qu’une douleur permanente et je suis de mauvais poil si je ne dors pas au moins 7 heures. Je bois très peu et seulement pour goûter un bon vin ou un rhum sympathique. J’ai ressenti un soulagement inattendu lorsque j’ai viré Meetic, Tinder et compagnie. Et pour couronner le tout j’ai adopté un chat avec lequel j’entretiens une profonde relation. Si j’écoute la majorité des gens, je suis en train de tourner vieille fille à chats. Et si c’est vraiment le cas, où est le problème ?

Lorsque je refuse un verre de vin on me dit que c’est une petite pause, que ça arrive à tout le monde. Lorsque j’explique être en couple avec moi-même et ne pas attendre / avoir besoin de quelqu’un en ce moment, on me rassure par un ça viendra ne t’inquiète pas ! Merci de toute cette sollicitude mais je ne m’en fais pas. C’est même tout le contraire. Je n’étais pas plus heureuse il y a 7 ans. C’était simplement différent. Et si cet état parait ennuyant alors tant-pis. Je veux bien être barbante si en échange je peux vivre cette période de ma vie en toute quiétude. Et je refuse d’être réduite (encore) à ma situation par des diktats absurdes. Me voilà fièrement sobre, casanière, célibataire et abstinente. Pas besoin de terminer mon enquête, le bilan est fait !

C’est ainsi que se termine ce quinzième jour de mon calendrier. Je vous souhaite une belle journée et j’espère vous retrouver demain pour ouvrir la porte N°16 :-)

Pardon

Aujourd’hui s’invite dans mon calendrier de l’Avent la question du pardon. Un lien m’a emmené sur un site où il est question de cercles de pardon1. Je trouve l’idée lumineuse. Évoquer ses expériences en cercles doit sans doute être un outil puissant sur le difficile chemin du pardon.

La question que l’on se pose souvent à ce sujet est : peut-on tout pardonner ? D’emblée je réponds un grand OUI. Je sais que beaucoup sont d’un avis contraire mais je crois fermement que nous sommes capables de pardonner même l’impensable, même l’innommable.

J’imagine que je ne suis pas la seule à avoir eu à plusieurs reprises à demander pardon et à pardonner moi-même. J’ai longtemps eu du mal à présenter mes excuses. Sûrement une fierté mal placée. Peut-être une peur viscérale de me montrer vulnérable. 

Je ne crois pas être une revancharde. Je n’ai pas l’esprit de vengeance. Ou un peu, parfois, par mon silence et la distance que je prends.
Je suis plutôt du genre à laisser une seconde chance, voire une troisième, avant d’admettre qu’une situation ou une relation ne me convient pas. Une fois posé le diagnostic, je ne cherche pas à nuire ou détruire ce qui m’a blessé. Je m’en éloigne. Parfois le pardon est rapide. D’autres fois ça prend un temps fou. Mais toujours pardonner a été une libération. Le pardon guérit ce qui a été abimé en nous. La période est propice à ce type de travail intérieur. Que me reste-t-il à pardonner, aux autres comme à moi-même, pour me sentir plus libre ? Vous avez 3 heures … ;-)

En attendant de ramasser les copies je vous souhaite une belle journée, sous la neige à Strasbourg. À demain pour ouvrir la porte numéro 15 !

1 : https://www.cerclesdepardon.fr

Douzophobie

J’ai failli ne pas écrire aujourd’hui. J’avais envie d’une pause. Et puis je me suis souvenue que j’avais pris un engagement. Avec moi-même certes. Et sans pression. Mais un engagement tout de même. Et un calendrier auquel il manque un jour ça n’a aucun sens. À moins d’avoir une bonne excuse comme une phobie du nombre 12. J’ai cherché rapidement le nom exact de cette phobie mais je n’ai pas trouvé. Il y a la tetraphobie (le chiffre 4), l’octophobie (le chiffre 8), la triskaïdekaphobie (le nombre 13) et même l’hexakosioihexekontahexaphobie (le nombre 666). Mais point de phobie du 12.

J’ai tenté de me satisfaire de cette réponse mais la voix dans ma tête qui ressemble à celle de ma prof de math de sixième n’arrête pas : comment s’appelle la phobie du 12, comment s’appelle la phobie du 12, comment s’appelle la phobie du 12 ? Tais-toi Jacqueline et laisse moi réfléchir. Puisqu’un polygone à 12 côtés s’appelle un dodécagone je suppose que la phobie du 12 se nomme la dodécaphobie. C’est bon t’es calmée la-haut ?

Voilà donc ce billet fort utile pour ce douzième jour de mon calendrier de l’Avent. Ne me remerciez pas, c’est cadeau pour vos discussions de fin d’année. Douce fin de journée et à demain sans faute et même avec plaisir puisque je dois l’avouer, je suis triskaïdekaphile !

Dégonflée

J’observe avec mépris la roue crevée de mon fauteuil roulant. Le bitoniot qui sert à gonfler la chambre à air a disparu à l’intérieur du pneu. Il faut démonter. Le service après-vente de mon revendeur de matériel médical est fermé. Me voilà sans moyen de me déplacer. Je me sens comme peu de chose. Mon dimanche est contrarié. Et moi aussi je dois l’avouer. Ma journée est gâchée pour une connerie de pneu crevé. 

J’ai terminé il y a quelques semaines une formation sur la résilience au quotidien. C’est la situation parfaite pour m’exercer et utiliser les outils mis à ma disposition. Je pourrais me dire que je n’ai pas de chance et que le sort s’acharne (c’est la quatrième fois en deux ans). Je pourrais me lamenter de devoir rester allongée, d’être obligée d’annuler mon ciné, de ne pas pouvoir être présente pour la location de ma voiture (via Wheeliz). C’est d’ailleurs ce que j’ai fait les premières minutes. Mais ça ne m’aide pas à me sentir mieux. Et si je changeais de perspective ? 

Il neigeotte et il fait froid. Rester au chaud sous la couette est plutôt réconfortant. L’amie avec laquelle je devais aller voir un film va passer et on pourra papoter en buvant un bon petit café. J’ai imprimé les contrats de location, je serai au téléphone en haut-parleur avec la personne qui loue ma voiture pendant que mes enfants montreront comment fonctionnent la rampe et les attaches. 

Voilà qui est mieux. La vilaine boule qui s’était installée dans mon ventre a disparu. Demain à la première heure je contacterai mon revendeur pour réparer cette saloperie de pneu que je ferai changer le plus rapidement possible pour des roues à bandage increvables. J’irai voir le film prévu dans la semaine. Et vendredi je récupérerai ma voiture après sa location. 

Il est 12:36 et finalement je me réjouis de passer cette journée en mode cocooning. Je vous souhaite un très bon dimanche. À demain pour ouvrir la douzième porte de ce calendrier plein de surprises ! 

Le pouvoir de la vulnérabilité

Ce matin, j’ai regardé cette vidéo de Céline Dion où elle explique être atteinte du syndrome de « l »homme raide ». Affection très rare, elle provoque des spasmes musculaires importants, qui dans son cas l’empêchent parfois de marcher mais surtout de chanter. Cette maladie l’oblige à annuler le début de sa tournée prévue en 2023 et notamment le festival des Vieilles Charrues et les 55000 personnes qui avaient déjà acheté leurs billets.

Je ne suis pas une grande fan de Céline Dion. J’aime beaucoup certaines de ses chansons, surtout celles des années 80/90. Mais rien de plus. J’ai eu envie d’écrire à ce sujet car cette vidéo m’a beaucoup touchée. Je n’y ai pas vu une diva ou une star. Adieu les manières qui peuvent parfois m’agacer chez elle ou d’autres célébrités. Durant les quelques minutes de ce message, elle s’est montrée sans fard, presque nue. Elle n’a pas cherché à minimiser ce qui lui arrive ou à s’excuser de n’être pas en mesure de tenir ses engagements. Elle dit la vérité. Elle explique que son quotidien est difficile, comment elle s’est entourée pour y faire face et combien le soutien de ses fans et son amour pour ses enfants l’aide à continuer. Elle ne donne pas de leçon de vie comme on l’entend souvent. Elle ne force pas non plus le respect. C’est sa vulnérabilité qu’elle offre qui me bouleverse. Elle ôte le masque. Elle tombe l’armure. Considérée comme une des plus grande voix au monde, elle confie à ce monde entier qu’elle ne peut plus chanter. Elle lâche prise. Elle ose exposer sa fragilité. Elle prend un risque mais elle garde finalement le pouvoir jusque dans les abîmes de la maladie.

La vulnérabilité a le goût de la vérité et l’odeur du courage. La vérité et le courage ne sont pas toujours confortables, mais ils n’ont rien à voir avec la faiblesse. Brené Brown

Voilà ma réflexion pour ce 9 décembre. On pourrait penser que ce n’est pas très gai mais c’est pourtant une formidable occasion de réfléchir à son propre rapport à la vulnérabilité. À demain pour ouvrir la porte N°10 🎄

Dis-moi lune d’argent …

La lune est pleine. Pour la dernière fois de l’année. Lune froide. Lune de la longue nuit. Elle a élu domicile le temps de son apogée dans le signe des gémeaux, les sociables du zodiaque. C’est un moment de libération, l’occasion de s’alléger avant d’entamer une nouvelle année. Hier, je listais mes envies pour 2023. Aujourd’hui, je réfléchis à ce que je souhaite abandonner aux pieds du sapin. Ce qui me vient à l’esprit est mon syndrome de l’imposteur. J’y ai travaillé durement ces derniers mois. Me sentir légitime, à ma place. Cela fait écho à mon envie d’oser plus, à mon besoin de réécrire les histoires  qui ne me conviennent plus. Je dépose donc à l’aube de 2023 mes doutes et mes angoisses. Je sais que la lune ne les emportera pas tous mais le peu qu’elle prendra me rendra plus légère ! À demain pour franchir la porte N°9 :-)

Rappelle-toi, avant l’orage …

Lomepal – Bécane (feat Superpoze)

C’est l’anniversaire de Lomepal aujourd’hui. Il a 31 ans. J’aime ce mec. Introverti. Lunaire. Et qui écrit des textes qui me touchent. C’est comme ça. Difficile d’expliquer pourquoi. Cette chanson en particulier, « Bécane », me fout des bouffées de nostalgie, comme s’il racontait un truc que j’ai vécu. Alors que non. C’est fou d’avoir un tendre regret pour un souvenir qui ne m’appartient pas. La première fois que j’ai entendu le refrain j’ai même pleuré. Je pouvais sentir le vent dans mes cheveux et les mains d’une fille autour de moi. Et je pouvais m’entendre lui dire « Bébé serre-moi fort ». Alors que jamais je pourrais appeler quelqu’un bébé. Plutôt mourrir ! J’ai jamais eu de Peugeot 103 ni rien qui ressemble de près ou de loin à une mobylette. Drôle de sensation. Une dinguerie comme disent mes enfants et Roman Frayssinet (que j’aime aussi, ainsi que mes enfants hein, je précise quand même qu’on aille pas dire que je préfère Lomepal et Roman à ma progéniture). Si quelqu’un.e a déjà ressenti de la nostalgie, manifestez vous ! Pour les autres je vous dis à demain devant la porte N°5 pour un nouveau billet aussi palpitant qu’intéressant !

Pas de bras, pas de …

Je cherchais quel sujet aborder pour ce troisième jour du calendrier de l’Avent lorsque je me suis souvenue : le 3 décembre de chaque année, c’est la journée internationale des personnes handicapées. En voilà un sujet glamour à souhait ! Vous pouvez d’ores et déjà me remercier d’évoquer (encore) le sujet.

Depuis 1992, à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies, cette journée vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société et du développement et à accroître la sensibilisation à leur situation particulière dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle1. C’est chouette non ? Partout dans le monde des événements sont organisés pour rappeler que les personnes handicapées sont bien des gens comme les autres, au cas où quelqu’un en douterait encore, et qu’il faut absolument les inclure dans toutes les sphères et tous les aspects de tout ce qui existe pour les autres, les beaux, les grands, les forts : les valides !

C’est l’occasion aussi de se mettre sous un plaid devant le Téléthon, émission d’un autre temps, qui met en scène des petits enfants « cloués » dans leurs fauteuils dont la seule solution pour qu’ils aillent mieux est bien entendu de les guérir. Je vous invite à lire cet article qui explique bien mieux que moi pourquoi le Téléthon ne sert pas la cause du handicap.

Et oui braves gens, en ce 3 décembre 2022, je suis toujours une exclue de la société. C’est elle, cette société, qui le sous-entend, pas moi. Son but en ce qui me concerne, ainsi que les quelques millions de personnes en situation de handicap qui vivent dans notre beau pays, c’est l’inclusion. Tout est inclusif : l’école, l’entreprise, le sport, la culture … Même notre accès à la sexualité doit être inclusif, débattu, théorisé, donné en pâture à la politique et aux médias.

Pourtant la seule différence entre une personne valide et moi se trouve logée quelque part entre ma quatrième et ma cinquième cervicale. Durant quelques heures, ma moelle épinière a été écrasée, même pas sectionnée, juste comprimée et elle ne s’est pas remise du traumatisme. Les conséquences sont importantes je vous l’accorde. Mais rien dans cette histoire ne justifie que je sois exclue d’un monde que j’embrassais pleinement quelques secondes avant le choc. Rien, personne et pas même une société toute entière ne peut décider que je sois moins citoyenne et soyons lucide, moins humaine que d’autres, au seul prétexte que mon corps ne répond plus à mes ordres et ne correspond plus aux normes en vigueur.

Peut-être que ces mots sont vains, inutiles, surannés. Peut-être. Mais s’il me reste un droit, c’est bien celui de m’exprimer. Beaucoup de personnes en situation de handicap ne l’ont pas. Quant au chocolat, ne le cherchez pas, j’ai tout bouffé !

1 : https://www.un.org/fr/observances/day-of-persons-with-disabilities

Temps de l’Avent 🎄

Si j’avais voulu faire les choses correctement, j’aurais dû commencer mon décompte de l’Avent le 27 novembre, soit quatre dimanches avant Noël. En effet l’Avent, du latin adventus qui veut dire venue, avènement, est la période qui précède Noël où l’église latine se prépare à l’arrivée du Christ et à son incarnation. Je ne suis pas une grande spécialiste de cette question car même si je suis de confession catholique, je ne pratique pas. Mais il me semblait important de le rappeler. 

Le calendrier de l’avant quant à lui est une tradition d’origine germanique, de Finlande plus précisément, destinée à faire patienter les enfants jusqu’à Noël. Elle fait écho à l’attente des chrétiens lors du temps de l’Avent dans la nuit de Noël (merci Wikipedia).

En réalité si je vous parle de ça, c’est qu’en faisant mes petites recherches, je suis tombée sur la chaîne YouTube de Frère Paul Adrien. Je le trouve tellement atypique, intéressant et drôle qu’il me réconcilierait presque avec la religion. Il explique bien mieux que moi ce qu’est l’Avent et aborde beaucoup d’autres sujets. Je vous laisse donc découvrir cette vidéo et peut-être d’autres, et je vous souhaite une belle journée !

Let’s go !

Parce que je dois être un peu masochiste, j’ai décidé de remettre le couvert et de tenter à nouveau le challenge du calendrier de l’Avent que je m’étais lancé en 2021. L’année passée, j’avais presque tenu jusqu’au bout, j’ai juste manqué de souffle sur la fin et terminé avec un billet plein de mots grossiers. Un fiasco quoi … Cette fois-ci, j’ai été plus maligne, j’ai préparé mes postes en avance. Bon pas jusqu’au 24 je vous rassure, je me laisse quand même la possibilité de tout foirer. Et ce n’est pas comme si j’avais deux bouquins sur le feu, un atelier d’écriture à honorer et un site Internet pour ma future activité à remplir. Mais comme je le répète souvent : À cœur vaillant rien d’impossible ! Voici donc pour ce 1er décembre une pensée à celles et ceux touché.e.s de près ou de loin par le SIDA, avec cette même citation de Philippe Geluck que l’an passé. Je vous retrouve demain pour ouvrir le porte N°2 !

Trop de « putain » et de « fuck » dans ce billet !

Putain j’ai foiré le calendrier de l’Avent. Je savais que les derniers jours seraient compliqués, entre mon départ pour rejoindre ma famille pendant les fêtes et mes lunes qui allaient débarquer. Ça n’a pas loupé, ça a même été pire que prévu et je voulais écrire un billet pour m’en plaindre. Ça aurait causer d’une histoire de cas contact, de Noël en famille compromis, de location de voiture et de lève-personne à annuler, de billets de train à échanger, d’auxiliaires de vie à réorganiser, de période de merde à supporter et de discours anti-vaccin à écouter sans broncher puisque tu n’es qu’un putain de mouton à la botte du gouvernement et de Big Pharma ! Mais finalement j’ai pu partir alors ma complainte de Noël est tombée à l’eau.

Ouais je voulais écrire un article pour me plaindre. Geindre sur mon sort de pauvre petite handicapée qui loue un « mini-bus PMR » trop petit et mal foutu, dans lequel elle doit monter grâce à des rampes en carton dignes d’une épreuve de Kho Lanta et voyager presque allongée. Râler de devoir impérativement réserver le train 48h à l’avance sous peine de ne pas avoir l’accompagnement en gare et ne pas pouvoir accéder à la rame. Garder le sourire devant les mines exaspérées des voyageurs qui doivent enlever leurs fucking valises de MA fucking place pour que je puisse simplement m’installer. Et leur dire merci putain.

Je suis fatiguée je vous jure de cette charge mentale de dingue liée au manque d’accessibilité de cette société égoïste qui n’imagine pas qu’un jour elle sera au mieux vieille, au pire complètement grabataire. Mes émotions envahissent tout et je n’arrive plus à relativiser. J’en viens à souhaiter aux gens de se casser la jambe pour qu’ils comprennent. Mais même là ils entravent que dalle, ils sont tout contents d’avoir priorité aux fucking caisses des supermarché, comme si ça pouvait compenser quoi que ce soit ou que ce serait une sorte de privilège. Je vais vous donner un scoop : je m’en bas les steaks d’être prioritaire ! Je veux juste me barrer le plus vite possible de ce calvaire où se mêlent pitié et condescendance. J’en peux plus de vos regards appuyés, de vos paroles déplacées et de vos gestes maladroits. Putain mais fermez la et regardez ailleurs si je vous mets mal à l’aise. Je suis overdosée.

J’entends les gens hurler à la privation de liberté parce qu’ils ne peuvent plus aller au cinéma ou au restaurant sans pass sanitaire. Ça me fait bien marrer quand t’as passé les trois quarts de ta vie à te demander si tu vas au moins pouvoir aller pisser là où tu te rends. La liberté de se déplacer et d’accéder aux bâtiments, aux services, à l’éducation, à l’emploi, aux loisirs … est refusée à des millions de gens en France sans que personne ne s’en émeuve et ce depuis des dizaines d’années et malgré des lois et des obligations. Mais c’est pas bien grave ce ne sont que des handicapés, des sous-citoyens, des situations tellement peu enviables qu’il suffit de les ignorer. On s’en fout ! Faudrait pas que ça gâche la fête. Démerdez vous les estropiés et les vieux et surtout, restez chez vous ! Et profitez-en pour vous faire vacciner, c’est vous les fragiles ! Et nous les bien-portants, les « en pleine forme Simone », on pourra continuer nos petites vies pépères. Putain mais ça me soûle !

La solidarité n’existe pas. Ou plus. Ou si peu qu’elle en devient exceptionnelle.

Je voulais écrire un billet pour me plaindre mais je ne le ferai pas. Il y aurait trop à dire et au final ça ne sert à rien. Mais putain que ça fait du bien de déverser un peu de boue ! Et c’est pas bien grave, demain je ne me souviendrai pas avoir écrit tout ça. Je serai en train de réfléchir à mes prochains déplacements et de stresser. Pourtant je ne veux pas me couper du monde. Je ne veux pas terminer ma vie seule et aigrie. Je ne veux pas perdre espoir. S’il fallait que je prenne une seule décision pour 2022 ce serait de rester présente au monde, de me sentir vivante encore. Mais c’est un peu ambitieux je crois, j’ai même pas tenu jusqu’au bout mon fucking calendrier de l’Avent. Putain !

Plus loin, plus haut, plus fort !

« C’est pas gagné mais j’y travaille ! ». Je pense avoir prononcé cette phrase un bon millier de fois. Au sujet de mon rôle de mère, d’amie, de fille, d’étudiante, de femme et de tous ces costumes qu’on enfile jour après jour. J’ai crié ce matin lorsque j’ai vu qu’à 8:41 ma petite lionne n’avait pas terminé son petit-déjeuner alors que son bus passe à 8:52. J’ai oublié de prendre des nouvelles de mon amie qui a de gros problèmes de santé. Je n’ai pas appelé mes parents depuis 10 jours alors que je m’étais juré de le faire chaque semaine. J’ai 3 formations en cours que je peine à boucler. Je suis en mode fantôme depuis plusieurs semaines, ignorant volontairement mes relations « amoureuses ». Et pourtant je travaille à ressembler davantage à qui je suis vraiment. Comme Sisyphe, je remonte sans cesse ma pierre, atteignant des hauteurs de plus en plus élevées. Il y a bien un moment où je vais trouver un endroit qui me conviendra, surement pas le sommet mais peut-être un plateau pas très loin, où je pourrai me poser et me satisfaire du chemin parcouru. Une place où je saurai expliquer plutôt que crier, où je prendrai des nouvelles et passerai un coup de fil sans avoir l’impression de déranger ou d’être trop en retard, où j’assumerai de réussir et d’avoir besoin de solitude, entre autre.

« C’est pas gagné mais j’y travaille! « . Et déjà je vois le chemin parcouru. Peut-être ne me reste-t-il pas tant que ça à gravir …

Simple. Basique.

Un petit journal de gratitude pour illustrer cette citation est de mise je crois. Je n’ai de toute façon pas plus d’inspiration que ça. Voici donc mes raisons de dire Merci aujourd’hui :

* La victoire de Vie N°2 avec son équipe de basket. Oui je suis fan de mes enfants et alors ?

* Avoir écouté et aimé le nouvel album d’Orelsan et sa réaction hier soir dans l’émission « Quotidien » lorsque Yann Barthès lui annonce que E.Macron est fan de son dernier titre :

* Le très bon moment passé devant le dernier Jane Campion « The power of the dog » à voir sur Netflix. Un film dérangeant qui interroge sur la masculinité, des images absolument sublimes, une musique qui fonctionne à merveille (forcément vu qu’il y a du Radiohead pas loin …). J’ai adoré.

* La soirée toute en douceur qui se prépare et pour laquelle je vais m’arrêter là.

À demain pour la suite du calendrier :)

Lorsque la vie s’égraine …

Je suis impatiente de fêter Noël.

J’avais du mal à décorer mon sapin ces dernières années et voila que j’ai installé un mignon petit Nordmann ce weekend alors que novembre n’est même pas terminé. Croisons les doigts pour qu’il lui reste quelques épines au réveillon. J’aurais vraiment aimé en trouver un en pot et l’offrir ensuite à un habitant du quartier qui en aurait pris soin pour le reste de sa vie sapinesque. Mais j’ai dû agir dans l’urgence, profiter de la présence de mon père pour décorer la maison, seul être humain sur cette terre à avoir la patience nécessaire pour répondre à mes exigences.

À ma décharge j’ai supporté de nombreuses années des sapins moches, décorés par mes enfants. Ne faites pas les offusqué.e.s, on sait très bien vous et moi que la plupart des parents réajustent la position des guirlandes et cachent les décos fabriquées en maternelle à l’arrière du sapin. Sauf que moi je peux pas. Une fois posée je suis obligée de faire avec une composition affreuse et ce jusqu’à la fin des fêtes. J’ai bien tenté quelques objections mais les enfants, comme leur père en son temps, n’étaient pas motivés à changer quoi que ce soit, invoquant l’esprit de famille et autres bêtises bien pratiques et impossible à contourner sans passer pour une mauvaise mère !

Mais ça c’était avant. Dimanche j’ai proposé à tout le monde de participer en espérant que ce « tout le monde » refuse. Allélujah ils se sont tous barrés en prétextant que mon autoritarisme était insupportable, que si c’était pour tout défaire après c’était pas la peine tout en plaignant Papi pour ce qu’il allait subir, le pauvre. J’ai fait semblant d’être choquée deux minutes avant de sortir mes boites et mes caisses de décoration, surexcitée de redécouvrir les jolis trésors rangés l’an passé. Bref j’ai décoré mon, sapin.

Tout ça pour vous dire que cette année j’ai envie de compter les jours avant noël en les égrainant (j’adore ce verbe) ici avec une publication quotidienne. Et je commence avec celle-ci à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre le Sida. Parce que l’association AIDES nous rappelle que « 1 français-e sur 4 serait gêné-e de travailler avec une personne séropositive. Ce chiffre alarmant démontre une sérophobie latente dans le monde du travail, mais pas que. Les préjugés sur le VIH persistent et impactent directement la vie professionnelle, personnelle et le suivi médical des personnes séropositives. »